Un écrivain à l'école

Grâce au programme Une école accueille un artiste, je réalise le projet «Faire pousser des idées... et des histoires» à l'école Pierre-Laporte à Greenfield Park, l'école... où j'ai moi-même fait une partie de mon primaire. Comme quoi la vie nous ramène parfois sur des routes déjà fréquentées que j'explore désormais autrement. 

Depuis le début du projet, en janvier, j'ai exploré différentes facettes de l'écriture et de la recherche d'idées. Nous avons exploré l'école à la recherche d'idées avec d'étranges lunettes. Nous avons transformé certains objets du quotidien en machines extraordinaires.

 À l'école Pierre-Laporte, certains fours à micro-ondes servent à fabriquer de la neige, des trappes d'aération sont devenus des distributrices à pizzas et les chaises se sont transformées en traîneau pour glisser dehors. Nous avons appris à décrire nos personnages, on leur a inventé des vies fabuleuses. Nous avons voyagé à travers différents univers et lieux formidables. Nous avons découvert différentes façons d'exprimer les émotions en utilisant des expressions, des couleurs, des comparaisons, etc.




Avec chacune des huit classes du projet, j'ai chapeauté l'écriture d'un dictionnaire imaginaire. Chaque élève devait associer une nouvelle définition loufoque à un mot du quotidien. C'est ainsi qu'on a appris que, dans certaines classes, les parapluies servaient à protéger les dragons, les igloos créaient des éclairs, les mouches étaient utiles pour fabriquer des livres, etc. Une excellente façon de réveiller notre imagination. 













Ensuite, nous avons débuté l'écriture de nos histoires. Pendant que je terminais une histoire mettant en scène une jeune fille nommée Lulu qui adore les nuits, les élèves des huit classes ont débuté leur propre histoire. De mon côté, je commence aussi l'écriture de mon histoire qui concerne le plus connu de tous les barbus du monde: le père Noël. J'ai aidé les élèves à faire le plan de leur histoire et à mettre toutes leurs idées en place. Cet exercice est difficile. Il faut parfois enlever une idée parce qu'elle ne concorde plus avec notre histoire, d'autres fois, il faut choisir entre plusieurs idées qui nous viennent en tête. Mais c'est un processus normal d'écriture. Puis, tout le monde s'est mis à l'écriture. On a usé nos crayons comme nos méninges. Nous avons fait des exercices pour améliorer nos phrases et préciser les aventures de nos histoires. 

Tranquillement, les livres prennent forme. On pense à la couverture, au titre, au résumé, à la biographie des auteurs, etc. Quel beau travail! Et comme le printemps, on sent que tout va éclore bientôt! J'ai la chance de travailler avec huit enseignants formidables qui me laissent de la place dans leur classe et qui collabore dans ce projet créatif à 100%.  Parce qu'ils s'investissent, jouent le jeu, échangent, écoutent les jeunes, écrivent dans les cahiers, leurs élèves les imitent et sont intéressés.
C'est tellement précieux!



À travers toutes ces activités, les élèves viennent me rencontrer dans mon petit bureau aménagé juste à côté de la bibliothèque. Ils s'y arrêtent le temps de me lancer une idée, pour me raconter ce qu'ils ont lu, pour me poser des questions ou simplement pour échanger. Ces échanges sont des «vitamines» pour l'auteure que je suis. Je partage un bout de leur vie et de leur quotidien et j'en suis vraiment reconnaissante. Aussi, nous continuons à travailler dans notre cahier d'inspiration où nous notons des idées, nous collons des images inspirantes, nous gribouillons des débuts d'histoires, nous faisons des listes de ce qu'on aime, nous dessinons, etc. 

Finalement, pour souligner la Journée mondiale du livre et du droit d'auteur, j'ai préparé avec les bénévoles de la bibliothèque une activité spéciale «Lire, c'est voyager!». Trois élèves de chaque classe de l'école pouvaient emprunter un livre mystère que j'avais glissé dans une enveloppe. Pour le choisir, l'enfant devait se fier à la simple indication sur l'enveloppe («À toi qui aimes le hockey!», «À toi qui tu portes des lunettes!», «À toi si tu n'as même pas peur en prenant l'autobus!», etc.). Pour chaque livre mystère, j'ai préparé une fiche de lecture sous la forme d'une carte postale comprenant le titre du livre et la photo de la page couverture. L'élève devait lire le livre et compléter la phrase suivante «Ce livre est pour toi si tu aimes...». Ainsi, à la fin de l'activité, on exposera sur un mur de la bibliothèque, une centaine de cartes postales qui deviendront tout autant de suggestions de lecture pour les autres élèves de l'école. Une façon originale de présenter une centaine de titres québécois et d'attirer les enfants vers ces nouvelles lectures. Ce seront aussi des invitations à voyager à travers de nouvelles aventures. 






Il ne reste que le dernier droit de ce beau projet fort stimulant et enrichissant. En attendant, je savoure toutes les journées que je passe dans mon bureau entouré de ces personnes fantastiques... qui me donnent des idées pour mes prochaines histoires.